En France, dans la commune de Rochefort, près de 200 animaux, dont des chats, des pigeons, des cochons d’Inde, des hamsters… ont été retrouvés entassés dans un studio. Ces petites bêtes vivaient dans des conditions déplorables, alors que leur propriétaire ne voulait pas s’en débarrasser.

À Paris, 130 chats ont été découverts dans une habitation de 25 m2 en septembre 2017. À Manosque, l’appartement d’une sexagénaire contenait 17 chiens et 36 chats vivant dans une odeur infecte.

Le syndrome de Noé constitue donc le point commun entre les propriétaires de ces animaux. Il s’agit d’un trouble mental poussant à accumuler trop d’animaux de compagnie chez soi. Avec ces petits êtres dans la maison, les encombrants tendent également à s’entasser.

Le point sur le syndrome de Noé

Souvenez-vous du passage biblique selon lequel Dieu ordonne à Noé de construire une arche et d’y recueillir un couple de toutes les espèces animales ? L’appellation du trouble compulsif nommé « syndrome de Noé » est tirée de cette histoire.

En effet, les personnes atteintes de cette maladie ressentent le besoin de sauver les animaux. Même sans disposer des moyens nécessaires pour assurer une telle mission, elles rassemblent les bestioles recueillies dans leurs appartements. Par ailleurs, les hoarders, voilà comment on appelle de ces individus touchés par ce syndrome, pensent être les seuls à réussir la mission de sauvetage. Ils ne se rendent pas compte de la souffrance et des dangers encourus par les animaux dans leurs demeures.

Le syndrome de Noé peut toucher des victimes issues de toutes les catégories sociales et de toutes les tranches d’âge. Mais des études révèlent une prévalence plus élevée chez les femmes de plus de 60 ans.

La tendance à accumuler des animaux chez eux s’accroit pour les individus vivant de manière isolée. Après la perte d’un être cher et d’autres chocs émotionnels et psychologiques, le syndrome de Noé tend également à faire surface. Ce trouble obsessionnel s’explique aussi par un manque d’affection depuis l’enfance.

Syndrome de Noé : quelles conséquences ?

En première constatation, l’accumulation compulsive des animaux chez soi engendre des effets tragiques pour les bestioles recueillies.Le hoarder ne maîtrise plus l’environnement où vivent les animaux. Le lieu d’habitation souffre en conséquence d’un manque d’hygiène. Le propriétaire arrive difficilement à prendre soin de la santé, de la salubrité, voire de l’alimentation des animaux. Les perturbations physiques et psychologiques accompagnent l’entassement dans des endroits restreints. Une telle condition de vie favorise les maladies frappant les animaux. Toutefois, le déni de la réalité empêche le hoarder de se rendre compte de la gravité de la situation.

Les bestioles attroupées ne sont pas uniquement les seules à subir les effets néfastes de ce syndrome. Le propriétaire se trouve dépassé par la situation face aux dépenses faramineuses nécessaires pour entretenir les animaux. Nourriture, produits de soin, médicaments, vaccins… forment une longue liste à prendre en compte. Cela cause du stress pour l’individu, qui se retrouve parfois entouré de cadavres de chats ou de chiens mourant de famine.

Liée à la question d’hygiène, la propagation de maladies transmissibles telles que les champignons, les salmonelles et les diverses allergies est favorisée par ce mode de vie. Attirés par l’odeur et les excréments, les insectes, les parasites, les rats et d’autres nuisibles envahissent les lieux.

Dans toutes les pièces de l’habitation d’un hoarder, divers objets relatifs aux animaux s’éparpillent. Litières, mangeoires, coussins et jouets des chats et des chiens se dispersent partout dans la maison. Ils ne mettent par ailleurs pas beaucoup de temps pour disparaître avec tout le bric-à-brac. Le propriétaire tend alors à acheter des biens qui existent déjà, mais seulement dissimulés dans le désordre.

Syndrome de Noé et accumulation d’encombrants : comment les gérer ?

Connu comme un trouble psychologique d’accumulation, le syndrome de Noé est encore en cours de reconnaissance en tant que pathologie. Il entraîne une mise en péril de l’existence des animaux collectionnés par le hoarder. La loi autorise alors une prise de contrôle des situations. Elle limite les chats et les chiens adultes que possède un particulier à un nombre total de 9 animaux. Passé ce seuil, une déclaration auprès de la Direction des Services Vétérinaires s’impose.

Pour essayer de tirer un hoarder des amas d’encombrants qui le noient, ses proches peuvent l’accompagner dans le tri de ses affaires. Les professionnels du débarras proposent un service de désencombrement des divers objets superflus dans l’appartement. Après leur passage, ils se chargent de tout mettre en ordre afin de laisser la maison propre et bien aérée.